Preview : Eternights cherche l’amour dans l’horreur
Le genre de la romance a bien évolué dans le paysage vidéoludique. Aujourd’hui, c’est au tour de Studio Sai de s’amuser à le détourner pour le mélanger à un action-RPG plus classique dans Eternights. En résulte un titre prometteur, bourré d’humour, de dérision, d’horreur, et de combats sur fond de fin du monde. Mais si ce que l’on nous vend est intrigant, l’exécution semble peiner à sortir des sentiers battus.
Cette preview de Eternights a été réalisée avec une version limitée fournie par l’éditeur.
Une appli de rencontre et l’apocalypse
Étudiant célibataire et un peu loser, le protagoniste se laisse engrainer par son ami pour s’inscrire sur des sites de rencontre. Une entrée en matière pas spécialement recherchée, mais qui pose les bases du caractère de notre héros. Un jeune homme pas très adroit, mal à l’aise avec les femmes, mais toujours prompt à blaguer. Malheureusement, ses plans vont vite être chamboulés par une catastrophe. La majeure partie de la population se transforme en monstres, et seules quelques personnes parviennent à s’en sortir.
L’objectif aurait pu être de survivre à cette apocalypse, mais une entité mystérieuse en a décidé autrement. Après nous avoir doté du pouvoir de matérialiser une épée dans notre main, il ne reste plus qu’une chose à faire, défaire le mal qui ronge le monde. Commence alors une grande aventure dans laquelle romance et action se confondent. Oscillant entre phases d’exploration et de combat, et moments de calme lorsque l’histoire prend le temps de se développer dans ses dialogues, ou dans des scènes animées.
Eternights ne cherche pas à proposer quelque chose de particulièrement original. Sa partie romance se traduit par un visual novel qui propose pas mal d’interactions, mais rien qui ne soit jamais vu jusque là. On apprend à connaître les personnages, on répond à leurs interrogations en choisissant parmi plusieurs réponses qui vont impacter positivement ou négativement leur relation avec nous. Ces choix de dialogues vont également affiner la personnalité du héros, lui permettant de gagner du courage, de la confiance, de l’acceptation ou de l’expression. Des statistiques qui, si elles semblent importantes, ne sont pas détaillées ou expliquées dans cette version du jeu.
Des limitations frustrantes
Et ce n’est d’ailleurs pas la seule chose amputée ici qui continue de nous questionner. Si l’on voit bien l’intérêt de l’intégration du visual novel, le côté romance du titre semble complètement passé à la trappe. Sur les quelques heures que nous avons pu passer à traverser la ville en train, aucun mini-jeu ne vient renforcer les liens entre les personnages. Aucun dialogue ne semble vraiment porter sur les sentiments des uns ou des autres. Il s’agit plutôt d’une introduction, et on a bien du mal à voir ce qui va venir par la suite.



Difficile de créer des liens ou de se sentir investi dans le développement de ces personnages lorsque l’on a rien à se mettre sous la dent. Les quelques interactions que l’on a avec Yuna, première et seule figure féminine que l’on croise pour le moment, sont d’un banal et ne se prêtent pas au jeu de la romance. Un constat plutôt normal quand on sait qu’on ne la connaît que depuis quelques heures, mais qui frustre puisqu’on n’apprend finalement rien de ce en quoi vont consister les parties de romance d’Eternights.
On ne peut donc qu’espérer que sa version finale ne prenne pas trop de temps à introduire tout cela, car les promesses du studio sont assez alléchantes. Chaque décision prise envers un personnage aura des répercussions sur les autres et sur certaines scènes animées. Choisir un rendez-vous, la personne qui vous y accompagne, et comment se finira ce date ne sont pas à prendre à la légère. C’est en tout cas ce que l’on attend, d’autant que tout cela aura un impact direct sur l’autre aspect du jeu.
Un peu de fun, qui tourne vite en rond
Assez simples à prendre en main au premier abord, voire minimalistes, les combats prennent de l’ampleur au fil de l’aventure. Le jeu s’ouvre avec 3 touches : l’attaque, l’esquive et le coup final. Seulement, en nouant des relations avec les autres protagonistes, de nouvelles compétences viendront étoffer les possibilités. De nouvelles combinaisons seront disponibles, ainsi que des attaques de soutien et des pouvoirs d’assistance. Le gameplay s’enrichit énormément au fil de l’aventure, avec un arbre de compétences qui permet d’étoffer encore cela.
Les combats ne sont globalement pas bien compliqués, et reposent beaucoup sur l’esquive. En réussissant à éviter une attaque au dernier moment, le temps ralentit grandement, laissant suffisamment de temps pour placer un combo entier. Chaque coup porté augmente une jauge élémentaire qui permet, une fois complétée, de lancer une attaque surpuissante. L’occasion de se retrouver face à un QTE qui sent bon les années 2000, mais qui ne détonne pas vraiment ici.



Malheureusement, comme pour le reste, une grande partie du contenu n’était pas présent. Si l’on a pu parcourir quelques rues et affronter quelques ennemis, le donjon manquait cruellement. Impossible de se frotter aux énigmes, aux pièges ou aux boss promis. Et, alors que le temps est censé joué contre nous puisque tout est chronométré, il n’y aucun moment où l’on a ressenti que le jeu nous pressait. Le tout retombe bien vite, tandis qu’un sentiment de vide nous submerge.
Nos premières impressions sur Eternights


Tout ce que propose Eternights sur le papier semble vraiment s’orienter vers une aventure grandiose, humoristique, horrifique et romantique. Mais ce à quoi on a pu jouer était loin de cela, ne proposant qu’une infime partie du contenu dévoilé. Rien n’était vraiment emballant dans ce que l’on a essayé. Toutefois, il ne s’agissait que des deux premiers actes, destinés à introduire l’histoire et ses personnages. On espère que le reste ne tardera pas à suivre une fois la version finale entre nos mains, que l’on ne se retrouve pas avec une avalanche de contenu dans les dernières heures du titre.
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